Les équipes de Mazars ont analysé la communication financière des 30 premières banques européennes pour dégager les premières tendances liées à l'application de IFRS 9 (instruments financiers), tant en matière d'impacts qu'en axes de communication retenus. Explications de Vincent Guillard, associé Doctrine chez Mazars.
Au 1er janvier 2018, la nouvelle norme IFRS 9 sur les instruments financiers est devenue d'application obligatoire pour toutes les entreprises publiant selon le référentiel des IFRS. Les établissements bancaires sont particulièrement concernés par les nombreux changements induits portant à la fois sur les principes de classement et d'évaluation de ces instruments financiers (phase 1), sur leur modèle de dépréciation reposant désormais sur les pertes attendues et non plus avérées (phase 2), ainsi que, dans une moindre mesure, sur les principes applicables à la comptabilité de couverture (phase 3). Les préparateurs ont été encouragés à communiquer en amont sur l'impact attendu de cette norme sur leurs états financiers.
À fin février 2018, toutes les grandes banques européennes avaient publié des informations sur les conséquences de la mise en œuvre de la nouvelle norme IFRS 9. Les équipes Mazars ont exploité l'ensemble des supports d'information disponibles à fin février 2018 comme les présentations analystes, les états financiers, les rapports annuels et les communiqués de presse.
Principaux constats : L'impact sur le ratio CET1, ou Core Equity Tier1 ratio, constitue un solide indicateur commun même si le niveau de détail communiqué au-delà de ce dernier varie ensuite significativement selon les établissements.
En effet, 90 % des banques du panel ont communiqué sur l'effet d'IFRS 9 sur le ratio de solvabilité CET1. Leurs impacts en date de transition se révèlent être très variables d'une banque à une autre, négatifs pour la plupart (jusqu'à -102 bp mais pour 75 % des banques avec un impact défavorable plus faible que 30 bp), quasiment nuls pour d'autres, voire positifs pour l'une d'entre elles (+30bp).
Notons que ces impacts reposent sur des données « fully loaded » ne tenant pas compte des modalités optionnelles de transition prudentielle sur la phase 2 d'IFRS 9 permettant de lisser cet impact défavorable sur 5 ans.
Analyse des impacts par phase d'IFRS 9 : Près de 3 banques sur 4 ont donné des précisions sur ces impacts par phase d'IFRS 9 (classement, dépréciation, couverture). Ces précisions étaient soit quantitatives, soit qualitatives, soit les deux.
Ainsi, un peu plus de la moitié de l'échantillon (i. e. 16 banques) ont fourni des précisions sur les impacts liés à la phase 1 "Classement" : 5 banques ont indiqué un impact négatif et 4 un impact positif, les autres ayant indiqué un impact soit nul soit non significatif. Parmi ces 16 banques, 6 banques ont publié des précisions d'ordre quantitatif en utilisant divers indicateurs comme les capitaux propres comptables, les fonds propres prudentiels ou le nombre de bp sur le ratio de solvabilité CET1.
Concernant l'impact de la phase 2, 19 banques de l'échantillon ont donné des précisions quantitatives.
Enfin, 13 banques ont indiqué à la fois les impacts chiffrés de la phase 1 et de la phase 2 permettant ainsi d'identifier que pour 8 d'entre elles la phase 2 « Dépréciation » avait un impact plus significatif que la phase 1 « Classement ».
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