Stéphane Bellanger, membre de la commission Evaluation de la SFAF, présente le défi que représente la valorisation des entreprises sociales avec les différentes méthodes d’évaluation traditionnelles, incitant à la recherche d’approches alternatives.
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Dans un paysage économique en pleine mutation, où l'impact social devient un critère de performance incontournable, les entreprises sociales se trouvent à l'avant-garde d'une révolution dans l'évaluation de la valeur. Cette tendance émergente souligne l'importance d'une approche holistique, qui harmonise les objectifs économiques et sociaux, remettant en question les méthodes d'évaluation traditionnelles basées principalement sur les flux de trésorerie futurs.
Les entreprises sociales, avec leur objectif principal de création d'impact social, se heurtent à un défi majeur : comment évaluer leur valeur réelle ? Les méthodes traditionnelles, bien qu'efficaces pour vérifier la viabilité économique, échouent souvent à capturer les dimensions extra-financières essentielles à ces entreprises. Parallèlement, les méthodes alternatives d'évaluation, bien qu'ambitieuses, peinent à fournir des informations claires et fiables pour guider les décisions d'investissement, laissant un vide en termes de consensus et de praticabilité.
Face à ce défi, trois pistes innovantes sont proposées. La première suggère d'adopter une logique financière qui reconnaît le renoncement à une certaine rentabilité en faveur d'une maximisation de la richesse sociale. Cette approche pourrait mener à la reconnaissance d'un « Capital Immatériel Social d'Entreprise », un concept novateur qui, toutefois, soulève des questions délicates en termes de déclaration et de risque de surévaluation.
La deuxième piste encourage un suivi et une déclaration systématiques des externalités positives générées par les entreprises sociales. Cette démarche, potentiellement soutenue par des politiques fiscales incitatives, pourrait améliorer significativement la reconnaissance des contributions positives de ces entreprises, tout en responsabilisant les États face aux enjeux environnementaux et sociaux.
La troisième piste, peut-être la plus novatrice, consiste à évaluer la marge abandonnée par les entreprises sociales pour maximiser leur impact social. Cette méthode, illustrée par l'exemple des mutuelles de santé du livre II, offre une nouvelle perspective pour apprécier la valeur réelle générée par ces organisations, au-delà des critères financiers traditionnels. Elle met en lumière l'importance de mesurer l'impact social en termes financiers, reconnaissant ainsi le sacrifice financier volontaire de ces entreprises dans leur quête d'un impact sociétal plus large.
Ces pistes, bien que prometteuses, nécessitent d'être approfondies et testées pour évaluer leur faisabilité et leur efficacité. L'adoption de ces nouvelles méthodes d'évaluation pourrait transformer la manière dont les entreprises sociales sont valorisées et influencer profondément l'avenir de l'investissement à impact social.
L'émergence d'une approche holistique de l'évaluation des entreprises sociales est essentielle pour garantir que ces organisations soient correctement valorisées et soutenues. Les pistes évoquées dans cet article offrent des perspectives prometteuses pour relever ce défi, ouvrant la voie à une ère nouvelle où la valeur des entreprises est mesurée non seulement en termes économiques, mais aussi en termes d'impact sociétal profond et durable.
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