CHRISTIAN SCHMIDT ET PIERRE LIVET. ODILE JACOB. NOV. 2014. 280 P - 27,90 €
Les lecteurs de la revue Analyse financière connaissent l'un des co-auteurs de ce livre. En effet, Christian Schmidt a déjà publié plusieurs articles dont le dernier figure dans l'édition de janvier 2015. Professeur émérite à l'Université Paris- Dauphine et président de l'association européenne de Neuroéconomie qu'il a créée en 2011, Christian Schmidt concentre ses recherches sur l'analyse du risque et la neuroéconomie, la théorie des jeux et l'économie de la défense.
Pour réaliser ce nouvel ouvrage, il s'est associé à Pierre Livet, philosophe épistémologue, professeur émérite à l'Université d'Aix-Marseille et membre du Centre d'épistémologie et d'ergologie comparatives (CEPERC). Le dialogue fécond entre ces deux experts permet de mieux comprendre nos interactions sociales. L'économiste propose d'analyser des travaux d'économie expérimentale qui étudient, au moyen d'expériences, les décisions prises par les individus en réactions aux actions des autres et de les compléter par des informations sur le fonctionnement cérébral, grâce en particulier aux techniques de l'imagerie cérébrale. Le philosophe propose, de son côté, d'étudier les interactions entre l'individu et le tout social, de cerner les interactions entre les différents types de processus qui maintiennent des structures d'échelles différentes pouvant s'entrecroiser, se combiner, se soutenir mutuellement ou, au contraire, s'imposer mutuellement des transformations. Pour mener à bien leur recherche sur l'intelligence des interactions, les auteurs utilisent des travaux réalisés par une nouvelle discipline : la neuroéconomie.
La première partie de l'ouvrage « Interactions et intersubjectivité » analyse les interactions entre des processus infra-individuels nécessaires à la constitution du sujet et ses interactions avec les autres individus conduisant la dynamique d'intersubjectivité. La deuxième partie « Coordination et coopération » aborde les interactions sociales ou rapports interindividuels en se fondant sur les résultats observés par la théorie des jeux (jeux de coordination, jeux de confiance) de façon à les mettre en perspective et à proposer de nouvelles interprétations des distinctions que suggère leur confrontation aux données mises en évidence par la psychologie expérimentale et la neuroéonomie. Une troisième partie « Règles et normes » traite du fonctionnement des normes qui régissent le comportement des individus.
MICHELE HENAFF
RÉDACTRICE EN CHEF DE LA REVUE ANALYSE FINANCIÈRE
Article initialement publié dans l'édition 56 de la revue Analyse financière (juillet-août-septembre 2015)