Le groupe ACTIA, ETI familiale et internationale cotée sur Euronext Paris - compartiment B, a pour métier de concevoir et de fabriquer une électronique au service de la gestion des systèmes, dans les domaines particulièrement exigeants de l'automotive, du ferroviaire, de l'aéronautique, du spatial, de la défense, de l'énergie et des télécommunications. Entretien avec Catherine Mallet, membre du Directoire et responsable Finance et communication.
Pouvez-vous revenir sur les développements récents qui ont marqué la vie de votre entreprise cotée ?
Il est en effet préférable de se consacrer aux événements récents car ACTIA, qui a été créée en 1986, est cotée en Bourse depuis plus de 15 ans. En 2017, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 436,10 M€, en croissance de 1 %, en ligne avec notre objectif qui visait une stabilisation sur le niveau record atteint fin 2016. En début d'année 2017, nous avons subi des difficultés d'approvisionnements pour des batteries (piles pour boîtiers) qui ont induit des coûts de transports exceptionnels. Nous avons pu mettre en place des solutions alternatives dans le courant de l'été et avons recouvré notre niveau de rentabilité au 2e semestre. Des tensions sur le marché des composants sont rencontrées depuis l'automne du fait de l'engouement pour les objets connectés au niveau mondial mais cela n'a pas généré de coûts supplémentaires à ce stade. En ce moment nous gérons le remplacement d'un contrat significatif qui s'est terminé en 2017 (T4), des contrats récurrents et d'autres en phase de démarrage. Nos métiers, en particulier nos activités OEM Automotive qui représentent environ 2/3 de notre chiffre d'affaires, se développent sur des cycles longs et, pour avoir une bonne utilisation de nos outils de production, notre capacité d'anticipation et de gestion de ces cycles est déterminante. En 2018, nous prévoyons un retour à une croissance modérée, sur la base d'un portefeuille de client qui se développe tant dans l'automotive que dans les télécommunications avec la montée en puissance de nos activités dans l'aéronautique, le ferroviaire ou l'énergie, des relais de croissance que nous préparons depuis plusieurs années déjà.
Comment organisez-vous votre communication financière ? Autour de qui et de quels événements ?
Nous communiquons notre chiffre d'affaires tous les trimestres et nos résultats annuels et semestriels font l'objet d'une réunion SFAF à Paris . C'est un rendez-vous important pour les investisseurs et nous. Nous nous attachons à bien le préparer. En tant que membre du Directoire Finance & Communication, je suis particulièrement impliquée dans la communication financière et Jean-Louis Pech, président du Directoire d'ACTIA, s'y consacre également pour détailler la stratégie et les perspectives du Groupe aux investisseurs et aux actionnaires.
Comment concevez-vous le rôle de l'analyste financier et du gérant par rapport à votre société ?
Nous ne sommes suivis que par un seul analyste, malgré un parcours boursier et des résultats en croissance régulière ces dernières années, un flottant d'environ 30 % et une liquidité décente. J'échange de façon appropriée avec nos investisseurs et leurs analystes buy side, mais les besoins sont généralement peu élevés car nous mettons un point d'honneur à avoir une communication transparente et prudente. Les rendez-vous annuels avec la communauté financière suffisent la plupart du temps à couvrir les évolutions que nous rencontrons et auxquelles nous nous adaptons en cours d'année. Il faut également préciser que nos clients, généralement de grands acteurs de leur secteur, nous contraignent en termes de communication.
Quelle est votre politique en matière d'actionnariat (dividende, actionnariat salarié, club actionnaires...) ?
Elle est raisonnable et raisonnée. Nous distribuons une partie de notre résultat en dividende sans avoir la volonté d'animer notre actionnariat au-delà de nos frontières ou sur des publics spécifiques. ACTIA est une ETI familiale dont les fondateurs détiennent encore la majorité du capital. Dans notre ADN est inscrite avant tout la volonté de poursuivre et de pérenniser le développement de l'entreprise. Avec 30 % de flottant, les avancées se traduisent généralement assez efficacement dans la valeur de l'action.
Entretien réalisé par Philippe Allamel, directeur du département Émetteurs de la SFAF
La réunion annuelle de présentation de résultats d'ACTIA avec les analystes et les gérants s'est tenue le 28 mars.