Retour sur l'alumni "Immatériel : rendre visible l'invisible" du 24 octobre 2018
L'alumni du 24 octobre 2018 sur le thème « Immatériel : rendre visible l'invisible » a réuni une vingtaine de personnes dans les locaux de la SFAF pour écouter les interventions de Alban Eyssette, analyste éthique et financier chez Ethiea Gestion et membre de la commission Analyse extra-financière de la SFAF, et Florian Bercault, président d'Estimeo et membre de la commission Évaluation de la SFAF, qui sont revenus sur l'enjeu de l'immatériel dans le cadre de l'analyse financière.
Pour commencer, Alban Eyssette a rappelé l'importance de l'immatériel dans l'économie. Le poids de l'immatériel dans la valeur des entreprises est passé de 17% en 1975 à 84% en 2017, selon la 12ème édition de l'étude EY Ricol Lasteyrie Corporate Finance « Profil financier du CAC 40 ». Si certains actifs sont désormais bien identifiés dans les bilans comptables, comme les marques ou les actifs technologiques, les normes comptables limitent leur reconnaissance et leur valorisation. Et à Alban Eyssette de préciser « l'essentiel de la richesse immatérielle n'est pas dans les comptes ! ».
Immatériel, de quoi parlons-nous ?
De nombreuses taxonomies françaises permettent d'identifier les actifs immatériels comme celle de l'Observatoire de l'Immatériel (fournisseurs et partenaires, naturel, sociétal, systèmes d'information, actionnaires, technologique, humain, organisationnel, marques et client) ou celle du Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts Comptables. Les plus connus sont : le capital humain ou « ce qui est dans la tête des collaborateurs » ; le capital structurel ou « ce qui reste dans l'entreprise à la fin de la journée » ; le capital relationnel ou « ce qui relie l'entreprise à son environnement ». Depuis septembre 2018, Cap'Immatériel, un site développé par la DGE et le cabinet Atemis, aide les entreprises à mieux identifier leurs actifs immatériels. Cap'Immatériel a vocation à permettre à tous, particuliers ou professionnels, de comprendre les enjeux autour de l'immatériel.
L'immatérialité de notre économie en question
Pour Florian Bercault, l'immatérialité caractérise désormais notre économie, vivant le passage d'une société industrielle à post-industrielle, d'une société moderne à post-moderne voire hyper-moderne, ou encore d'une société humaniste à post-humaniste. L'immatérialité de notre économie poste donc beaucoup de questions et de défis à relever. L'exemple le plus parlant et récent est celui de Spotify, valorisé environ 20 milliards de dollars au NASDAQ alors que la firme suédoise écrivait à la SEC, régulateur boursier américain, qu'elle ne serait peut-être jamais rentable. Il y a donc bien une sur-valeur financière, celle basée sur les usages. Pendant longtemps, le progrès technique était une « manne tombée du ciel » pour reprendre les mots de l'économiste Robert Solow. Puis, petit à petit, les économistes ont étudié les déterminants de ce progrès technique : le capital humain, les infrastructures publiques, la protection de la propriété intellectuelle. Le parallèle est le même avec cette manne de l'immatériel.
L'immatériel : ne serait-ce pas un débat d'experts aux langages différents ?
Le point de départ pour tout débat sur l'immatériel est de se mettre d'accord sur les mots. Pour le comptable, l'immatériel est un actif qui s'active ou s'amortit. Pour le financier, c'est un capital à rentabiliser. Pour l'économiste, c'est une valeur souvent sous ou sur valorisée. Se mettre d'accord sur les termes permettra ensuite de faire évoluer les normes et les outils d'analyse.
Une manière de renouveler les pratiques pourrait être de s'inspirer du monde des start-up, selon Florian Bercault. Les start-up reflètent cette économie où l'effet réseaux bat son plein, où les modèles économiques ne se nourrissent pas que de flux financiers directs, où la position de « winner takes all » devient réalité, où le droit d'usage est très valorisé et où la création de valeur ne passe pas forcement par la propriété, comme le démontre l'open source ou les blockchain publiques. Dès aujourd'hui, il convient de faire de l'immatériel une solution de compétitivité de nos entreprises européennes.
Conférence MiFIDVision : « MiFID 2 : premières leçons tirées de la mise en œuvre et propositions d'améliorations »
Les membres de MiFIDVision ont le plaisir de vous convier à la conférence « MiFID 2 : premières leçons tirées de la mise en œuvre et propositions d'améliorations » le mardi 27 novembre 2018.
Au programme : introduction par Paris Europlace, résultats du baromètre MiFIDVision 2018, tables rondes investisseurs, entreprises d'investissement, gérants, émetteurs, analystes : pratique et évolution de la réforme et conclusion par Robert Ophèle, président de l'AMF.
Assemblée générale ordinaire de la SFAF le lundi 3 décembre à 17h30
La SFAF a accueilli de nouveaux adhérents au cours du dernier trimestre.
- Laure d'Aldin, Director - Head of Relationship Management France chez S&P Global
- Cyrille Antignac, président-fondateur de Uberis Capital, spécialiste de l'Impact Investing
- Pascale Besses-Boumard, directrice conseil chez Shan
- Bertrand Bocris, Director, Business Development chez S&P Global
- Marc Bouche, conseiller en investissements financiers chez Comboh SAS
- Héléna Charrier, directrice de projets investissement responsable à la Caisse des dépôts
- Bertrand Decré, chef d'entreprise de la SAS Decré
- Victor Drevon, analyste Equity Stock Picking chez Raymond James Euro Equities
- Grégoire Germain, associé chez Torregham
- Jean-Christophe Laroppe, avocat, Data Protection Officer chez BMI System
- Ghislaine Orsinet, Senior Credit Analyst en charge des Utilities européennes chez Amundi
- Raphaëlle Oudart, gérante de portefeuille chez Equigest
- Thierry Sibieude , professeur titulaire de la Chaire Entrepreneuriat social , directeur général Essec Afrique
- Claudio Viscomi, Director Investor Outreach Institutional Investors chez Scope SE & Co