La SFAF a célébré son 60ème anniversaire le jeudi 21 octobre 2021, à l'occasion d'un grand événement au cours duquel se sont réunis ses membres et les principaux acteurs de la Place financière de Paris pour débattre des grands enjeux et de l’avenir d’une profession essentielle au fonctionnement des marchés et au financement de l’économie.
Parmi les défis qui se posent, le rôle et l’utilisation des technologies dans la production et la diffusion de l’analyse. La puissance des algorithmes va-t-elle se substituer à l’Homme ? A l’heure de l’intelligence artificielle, de la gestion indicielle et du big data, quel avenir pour l’analyste financier et extra financier ? Si « la machine conduit l’Homme à se spécialiser dans l’humain » selon la formule de Jean Fourastié (Le grand espoir du XXème siècle) quelle complémentarité imaginer entre l’analyste et la technologie ? Pour quelle finalité économique et sociale ? Les marchés peuvent-ils se passer des analystes ? Y a-t-il un nouveau modèle possible pour l’analyse financière ?...
Cet événement s'est tenu à l'Hôtel Potocki, lieu d'exception au coeur du 8ème arrondissement de Paris, proche des Champs-Elysées et de l'Arc de Triomphe. Le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris a été décoré aux couleurs du nouveau site de la SFAF pour l'occasion.
Thierry Guerrier, journaliste, a ouvert la conférence et accueilli Thierry Giami, président de la SFAF, pour son discours d'introduction. Cette introduction a été l'occasion de rappeler l'historique de l'association, son fonctionnement, ses différentes activités et les nombreux sujets sur lesquels la SFAF intervient au sein de la Place financière de Paris : MiFID et la recherche, l'analyse extra-financière et le développement de l'ESG, les IFRS, la taxonomie européenne, l'analyse crédit... Thierry Giami a également présenté les trois valeurs portées par l'association : l'indépendance, l'expertise et la déontologie. "Pas d'indépendance sans déontologie, pas d'expertise sans indépendance. (...) Notre conviction, nous allons continuer à le démontrer, c'est que l'analyse n'a pas encore toute la place qu'elle devrait avoir. (...) Notre conviction, c'est qu'il n'y a pas de Place financière forte sans analyse financière forte."
Cédric Villani, député de l’Essonne, président de l'OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) et mathématicien Médaille Fields 2010, est intervenu ensuite, en partant du lien ancien qui existe entre finance et mathématique, sur le développement de l'intelligence artificielle et du numérique dans le monde financier, de la façon dont la société s'en empare et du possible avénement de l'analyste financier robotisé. "L'intelligence artificielle, ce n'est pas de l'intelligence, ça ne vise pas à remplacer un humain, une intelligence, une conscience, un jugement, une émotion. Ça vise à exécuter et automatiser des tâches (...) et à les accomplir parfois bien mieux que les humains."
Stéphane Boujnah, président d'Euronext, a souhaité rappeler, dans un message vidéo, l'importance de la fonction d'analyste financier pour un opérateur de marché dans le contexte actuel de développement exponentiel de la gestion passive, de critiques des activistes et, surtout, de pénurie de la gestion active documentée de marnière circonstanciée par des travaux de recherche. "Le travail des analystes est fondamental pour maintenir l'espace pour la gestion active dont a besoin un marché de capitaux dynamique".
L'extrait vidéo est disponible dans notre base documentaire, via ce lien.
Cette intervention a été suivie de la table-ronde "La machine va-t-elle remplacer l’homme dans la décision d’investissement ?", avec la participation de Inès de Dinechin, présidente de Scope Group, Thomas Friedberger, directeur général adjoint de Tikehau Capital Advisors, Florian Douetteau, dirigeant fondateur de Dataiku, Nicolas Rivard, Head of Advanced Data Services d'Euronext, et Anne Bellavoine, vice-présidente de la SFAF et directrice générale déléguée d'Invest Securities. Aux questions de Thierry Guerrier : "Que va-t-il advenir du métier d'analyste financier au regard des nouveaux outils digitaux qui arrivent ? A quoi ça sert, l'analyse financière ? Comment on la fabrique et la construit ?", Anne Bellavoine entame la discussion "(...) La base et le fondement de l'analyse financière, c'est d'aider à l'investissement, permettre aux investisseurs, court ou long terme, privés ou publics, à investir dans les marchés. (...) C'est une aide à la décision, construite à partir de data (passé, présent, avenir, comptes avec prévision et business plan). (...) L'analyse n'est pas statique mais vivante, elle évolue, change, et intègre de nouvelles méthodes, dont l'ESG. (...) Ces éléments vont permettre de déterminer la valeur d'une entreprise."
Robert Ophèle, président de l’Autorité des marchés financiers, a conclu cette conférence, en rappelant l'importance du métier d'analyste financier au bon fonctionnement des marchés financiers et de la SFAF dans l'évolution qu'est en train de connaître le métier. "Sans analyse financière indépendante, les investisseurs seraient réduits à se limiter à une gestion purement passive ou purement chartiste. (...) Or l’analyse financière reste menacée, menacée dans son indépendance et menacée par la montée en puissance d’axes d’analyses qui ne sont pas directement financiers. (...) L’indépendance ne se négocie pas et si nous devons nous attacher à la garantir vis-à-vis de ceux qui paient la recherche, on doit également la défendre vis-à-vis de toutes les pressions, vis-à-vis de toutes les menaces. Nous avons vu que ce n’est pas une hypothèse théorique. (...) Indépendant et correctement rémunéré, l’analyste financier peut réinventer sereinement son métier à l’aune des nouvelles exigences de ses clients et des nouvelles données, des nouveaux outils à sa disposition."
L'intégralité du discours de Robert Ophèle est à retrouver sur le site de l'AMF via ce lien.
Le replay de la conférence, disponible dans notre base documentaire en accès réservé aux membres de l'association, est à retrouver via ce lien.
La SFAF, à l'occasion de ses 60 ans, remercie ses membres pour leur fidélité. Elle remercie également la communauté de la Place financière de Paris et ses partenaires à l'international : l'ACIIA, l'Af2i, l'Afep, l'AFG, l'AFTE, l'Amafi, l'AMF, l'ANC, le Cliff, la Direction générale du Trésor, l'EFFAS, l'EFRAG, l'ESMA, Euronext, la FBF, la FFA, le Medef, Middlenext et Paris Europlace.
La SFAF remercie également ses mécènes pour la tenue et la réussite de cet événement :
Contact : membres@sfaf.com