Début décembre 2016, les sociétés Seitosei et Actifin ont annoncé leur rapprochement pour donner naissance au numéro 1 français du conseil en communication financière et relations actionnaires. Eric Eludut, président de Seitosei, et Christophe de Lylle, président d'Actifin, répondent à nos questions.
En quoi les sociétés Seitosei et Actifin sont-elles complémentaires ?
CL : Les agences Seitosei et Actifin sont chacune leader sur leur marché de la communication financière et ont développé des compétences pointues sur leur segment de marché respectif. Seitosei, leader de la communication et animation actionnariales, intervient principalement pour des groupes du CAC 40 et du SBF120 sur la définition et la mise en œuvre de leur communication auprès des actionnaires individuels. Pour sa part, Actifin accompagne les dirigeants des sociétés dites valeurs moyennes (capitalisation entre 50 M€ et 1,5 Mds€) dans la préparation de leur introduction en Bourse, puis tout au long de leur vie boursière. Nos clientèles sont donc clairement complémentaires et nos savoir-faire sont quasi-exclusifs pour chaque agence : conseil, relations investisseurs et relation presse… pour Actifin ; relations actionnaires individuels, études et opinions, édition et publicité financières, digital, data management, centre de contacts… pour Seitosei. Nos compétences, regroupées sous la bannière du conseil en communication et marketing financiers, nous permettent d'appréhender chaque segment de marché et d'être pertinent sur toutes les phases de la vie boursière des émetteurs.
Les relations avec les actionnaires représentent un aspect important de la communication financière. A trois ou cinq ans, quelles pourraient être les évolutions concernant l'actionnariat individuel, notamment dans les sociétés moyennes ? Et pour quelles raisons ?
EE : Souvent subi, l'actionnariat individuel est au mieux fidélisé et au pire ignoré par de nombreux émetteurs. Les raisons de se détourner de l'actionnariat individuel mises en avant sont multiples, mais confondent fréquemment causes et symptômes. Quelques émetteurs ont bien compris l'intérêt de l'actionnariat individuel dans leur capital, notamment face à des investisseurs étrangers aux méthodes souvent activistes ou éloignées des intérêts de l'entreprise à long terme. Les actionnaires individuels représentent un enjeu en termes de visibilité corporate, de stabilité d'actionnariat, de baisse de rotation du capital ou de liquidité accrue du titre… De la simple information financière mise en forme pour les actionnaires individuels, nous sommes passés au dialogue actionnarial, qui ouvre la voie à l'individualisation de la relation actionnaires. Digitalisation et individualisation transformeront l'approche de la relation actionnaires pour tous les émetteurs.
L'écosystème de la communication financière de la Place de Paris est aujourd'hui soumis à des évolutions importantes du fait des changements technologiques et de l'internationalisation croissante des activités. Comment percevez-vous l'avenir ?
EE : Notre environnement change : digital, réglementation, initiatives des Bourses... Nous y voyons une triple opportunité d'innover. L'innovation technologique est évidente, pour appréhender la transformation digitale et le challenge du data management. L'innovation organisationnelle est déterminante pour être agile et s'adapter. Les attentes des émetteurs évoluent vers des services à la fois plus complets, plus spécialisés et plus intégrés. En ce sens, notre rapprochement illustre parfaitement ce passage du conseil stratégique à la mise en œuvre opérationnelle qui doit être sans aspérités. L'innovation commerciale est enthousiasmante avec une nouvelle offre unique que nous allons promouvoir et que nous pourrons transposer sur les nouvelles places boursières. L'essence même du rapprochement de Seitosei et d'Actifin s'appuie sur l'évolution de cet écosystème.
Propos recueillis par Michèle Hénaff, la revue Analyse financière
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