Marlène Hassine Konqui, membre de la commission ETF de la SFAF, analyse les performances de la gestion active et passive en Europe en 2021 grâce à des données permettant d’établir des comparaisons justes et des analyses fiables. Un Graal pour bien choisir entre fonds actifs et ETF et mieux gérer les portefeuilles(1).
Que faut-il retenir en 2021 ?
L’année 2021 affiche des performances mixtes pour les gestions active et passive, comme leurs différents indicateurs de suivi l’indiquent.
Une petite minorité des gérants actifs (47%) surperforme les fonds passifs sur l’année avec un spread de surperformance de -0.5%. Toutefois, sur l’année glissante, pour la majorité du temps, plus de 50% des gérants actifs ont surperformé les fonds passifs. De plus, le spread de surperformance de la gestion active a été positif plus de 75% du temps sur l’année. La moyenne de ce spread positif a été de 2.2%.
Globalement, l’amélioration des performances de la gestion active amorcée depuis 2020 se poursuit en 2021. La gestion active bénéficie de la flexibilité et de sa capacité à s’adapter au contexte post-crise sanitaire, oscillant entre phase de stress et espoir de reprise sur les marchés actions, tension inflationniste et anticipation de changement de politique monétaire sur les marchés obligataires.
La gestion passive, quant à elle, a pu capter les phases de fortes reprises de nombre de marchés. Elle s’affirme une nouvelle fois sur les marchés actions de grandes capitalisations des pays développés et les marchés obligataires indexés à l’inflation.
Le quatrième trimestre a été difficile pour la gestion active actions, pénalisée par la rapide rotation vers les secteurs défensifs et value.
Pourcentage de fonds actifs surperformant les fonds passifs
Sources : Données Morningstar et BSD Investing. Moyenne pondérée des encours des données des 31 univers de BSD Investing entre le 31 décembre 2011 et le 31 décembre 2021.
Y a-t-il des différences entre les classes d’actifs ?
Sur les actions, les performances sont mixtes entre gestion active et ETF. Au regard des chiffres entre le début et la fin de l’année, la gestion active action a connu une année 2021 moins bonne qu’en 2020, avec 42% des gérants actifs qui surperforment la gestion passive contre 51% en 2020. Toutefois, les données glissantes indiquent que ce spread a été positif 71% du temps, avec une moyenne de 2.5%. De plus, 47% du temps, plus de 50% des gérants ont surperformé la gestion passive contre 32% en 2020. Même sur le segment action, les gérants actifs ont donc continué à afficher des performances en hausse dans une année marquée par de fortes rotations sectorielles et thématiques.
Sur les obligations, la gestion active l’emporte dans un contexte difficile où la hausse de l’inflation et la perspective de normalisation des banques centrales ont pesé sur les marches obligataires. La gestion active obligataire réalise une très belle année en ligne avec 2020 et supérieure à la moyenne long terme, 66% des gérants actifs surperforment la gestion passive. Les données glissantes renforcent ces résultats : 84% du temps, plus de 50% des gérants ont surperformé la gestion passive. Le spread de surperformance a été positif 87% du temps avec une moyenne de 1.4%.
Quelles sont les zones qui ont été favorables à la gestion active ou à la gestion passive ?
Dans les univers les plus favorables à la gestion active en 2021, on trouve les obligations High-Yield américaines, les actions chinoises, japonaises et émergentes.
Les obligations indexées sur l’inflation mondiale, les actions de grandes capitalisations de la zone Euro et les actions américaines ont, quant à elles, été plus favorables aux ETF sur 2021.
En conclusion, après une décennie de marché haussier, la crise de la Covid-19 a remis au premier plan le rôle différenciant de chaque style d’investissement. Bien choisir est clé pour optimiser la performance des portefeuilles.
(1) La méthodologie de calcul est à retrouver dans un précédent article disponible via ce lien.