Le 21 décembre 2017, l'European Securities and Markets Authority (ESMA) a publié un projet de Regulatory Technical Standards (RTS) relatif à un format électronique unique pour la publication digitale des données financières des sociétés cotées en Europe. Quelles sont les (vraies) questions en suspens concernant le reporting électronique en Europe ?
De quoi s'agit-il ? La mise en place d'un système de reporting harmonisé connue sous le sigle ESEF (European Single Electronic Format) suscite de vifs débats au sein de la communauté financière.
Ce projet, dont le démarrage est prévu pour 2020 et dont l'origine est la Directive Transparence 2013/50/UE, souligne clairement la volonté de l'ESMA de parvenir à une publication électronique structurée des données financières des sociétés en Europe.
Sur le plan technologique, le projet est notamment connu sous le sigle XBRL (Xtensible Business Reporting Language) - langage informatique basé sur XML (Extensible Markup Language) -, utilisé pour décrire les données financières. Si les aspects et choix technologiques sont évidemment importants, cette évolution pose des questions de fond sur la façon de traiter les données et, par voie de conséquence, sur la vision du métier de l'analyste financier.
Mi 2016, la Société française des analystes financiers (SFAF) a déjà pris position à l'occasion de la consultation de l'ESMA sur un reporting électronique harmonisé, un des sujets de la directive Transparence. L'association réclamait notamment une étude indépendante des conséquences d'une telle automatisation des données pour les analystes et gérants, avec une évaluation coûts/bénéfices.
Dans son édition d'avril 2018, la revue Analyse financière reviendra sur le sujet, à travers des échanges d'opinions, de façon à mettre en évidence les enjeux sous-jacents des débats qui sont en cours.