Le 3 octobre 2018, Thierry Giami, président de la Société française des analystes financiers, a participé au 11e colloque de la Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers. L'analyse financière et la notion d'information privilégiée étaient au cœur des débats.
Thierry Giami, président de la SFAF, a été invité à participer à la première table ronde du 11e colloque de la Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers qui s'est tenu le 3 octobre 2018. Ce fut l'occasion de parler des relations entre les analystes et les émetteurs.
Consacrée à l'analyse financière et aux analystes financiers et présidée par Bernard Field, membre de la Commission des sanctions de l'AMF, cette table ronde a également réuni Benoît de Juvigny, secrétaire général de l'AMF, Sophie Baranger, secrétaire générale adjointe de l'AMF en charge des contrôles, France Drummond, professeur d'université Paris II Panthéon-Assas, Olivier Psaume, président du Cliff, et Xavier Pedro Zahn Garcia, CNMV (l'organisme régulateur espagnol).
Depuis 2009, sept décisions ont concerné, de près ou de loin, l'analyse ou l'analyste financier. Pendant cette période, des textes de doctrine ont été publiés, comme MAR (règlement abus de marché) et MIF. Mais la définition de l'analyse financière n'est pas la même pour chacun de ces textes puisque MIF traite de l'activité et MAR du produit.
Thierry Giami a d'emblée rappelé que la déontologie est au cœur de la SFAF qui dispose d'un code dont les dispositions sont des plus exigeantes. L'accès égal à l'information constitue cette charte, quel que soit le domaine de l'activité du professionnel (Equity, crédit, ESG… ).
En ce qui concerne l'information privilégiée que peut représenter l'analyse financière, Thierry Giami rappelle que dans la décision de la Commission des sanctions sur un analyste du 29 mai 2017, il a été constaté une succession de manquements professionnels. Il rappelle aussi que la confidentialité d'une analyse dans un bureau est fondamentale tant qu'elle n'est pas diffusée à l'ensemble de la clientèle du bureau d'analyses.
Enfin, le président de la SFAF souhaite qu'un certain pragmatisme s'applique versus un excès de formalisme car le modèle économique varie selon la taille des acteurs. Le financement de l'économie, surtout pour les petites et moyennes valeurs, pâtirait d'un trop grand formalisme.
Une autre conséquence serait la perte d'indépendance liée au financement des études par le bénéficiaire de l'analyse et la concentration des acteurs.
A propos de l'application de MIF 2, le président de la SFAF a rappelé les risques de non suivi des petites valeurs. D'autant que le développement de la gestion indicielle et de l'analyse quantitative, dont le coût est moindre, ne favorise pas l'analyse fondamentale.