L’initiative des PRI sur la prise en compte des critères ESG dans les risques et notations crédit vise, depuis 2017 grâce à l’organisation d’ateliers dédiés, à intégrer les entreprises aux discussions sur une meilleure intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans l’analyse des risques crédit. Retour sur l’atelier du 17 novembre 2021, organisé en partenariat avec la commission Crédit de la SFAF.
L’atelier du 17 novembre 2021(1), organisé conjointement par les PRI et la commission Crédit de la SFAF et centré sur le secteur bancaire européen, a réuni 56 personnes, dont 14 représentants de 8 banques européennes, 9 représentants de 7 agences de notation crédit et 27 investisseurs.
La SFAF, l’EFFAS et les PRI ont publié un article présentant les points phares de cet atelier, dont les objectifs étaient les suivants :
- Promouvoir un consensus autour des questions ESG pertinentes pour l’analyse crédit du secteur bancaire européen ;
- Aligner les attentes sur les thèmes de la durabilité (par exemple : facteurs ESG « matériels » financièrement, pertinence des questionnaires ESG, publications ESG, impact sur les comptes) ;
- Améliorer la communication entre les analystes crédit, les investisseurs et les banques européennes.
En annexe de cette publication, figure également le guide de discussion qui a servi de support aux échanges. Ce guide a été conçu par les membres de la commission Crédit comme un outil pouvant servir aux échanges entre analystes crédit et établissement bancaires sur l’ESG.
Plusieurs observations sont identiques à celles des ateliers précédents. Ce résumé se concentre principalement sur les thèmes nouveaux et/ou spécifiques au secteur bancaire ou liés à l’analyse crédit. De nouvelles solutions, prises en compte par les participants, sont également mises en avant.
Les résultats de l’atelier ont été regroupés au sein de 4 principaux domaines et sont détaillées ci-après :
- La gouvernance : une question dominante
- Cybersécurité : un risque clé émergent
- SFDR : impact sur l’évaluation du risque crédit
- Ressources humaines : recrutement et la rétention des talents
La gouvernance : une question dominante
Grâce aux tableaux de bord ESG internes, les clients de banques sont désormais davantage informés de l’émergence des risques ESG auxquels leurs affaires peuvent être confrontées, mais également des domaines où il leur est possible de s’améliorer. Certaines banques en ont mentionné l’importance, notamment pour les TPE et PME, qui sont peu familières des régulations à venir sur l’ESG et n’ont pas les ressources pour produire les informations ESG requises. Ce processus démontre son intérêt pour les TPE et PME dans l’élaboration de leurs plans de transition durable.
Concernant les stratégies de gestion des risques, une société a indiqué que le désinvestissement de domaines et secteurs sensibles peut être une bonne solution quant à la réduction des risques.
Cybersécurité : un risque clé émergent
Une agence de notation crédit a proposé d’utiliser un fournisseur de données externe en cas de nécessité d’accéder à davantage de données de cybersécurité, qui évaluerait la sécurité des données et surveillerait la résilience des sociétés (dont les banques) et de leurs sites internet. Cependant, certains investisseurs estiment qu’il ne doit pas s’agir d’une solution de premier choix, car le coût engendré limiterait le nombre de participants ayant accès à ces données. A la place, il est avancé qu’un meilleur reporting sur les risques cyber et sur les stratégies de gestion liées aux risques est indispensable aux acteurs des marchés dans leurs prises de décisions.
SFDR : impact sur l’évaluation du risque crédit
Les implications financières à court terme des changements liés à l’ESG, promus par le programme européen de finance durable, sont incertaines. Néanmoins, grâce à l’amélioration de la qualité des données et de la standardisation des rapports, il devrait être plus aisé de traduire les informations ESG en mesures financières.
Alors que les banques les plus importantes débutent l’implémentation des méthodologies standard visant à calculer les émissions de gaz à effet de serre de leurs portefeuilles, les banques plus petites devraient également pouvoir accéder à ces outils à des prix plus abordables, afin que ces processus puissent être intégrés à moindre prix.
Ressources humaines : recrutement et la rétention des talents
Plusieurs participants ont mentionné que leur intérêt croissant pour la durabilité et la flexibilité de l’environnement de travail peut contribuer à la rétention des talents.
(1) Cet atelier est le 12ème organisé sur le sujet par les PRI, dont 3 avec la SFAF. Cette initiative vise à promouvoir une prise en considération transparente et systématique des facteurs ESG dans l’évaluation des risques crédit. Plus d’informations via ce lien.