Le financement de la recherche sera d'actualité tout au long de l'année 2017 afin que les professionnels puissent s'ajuster avant le 3 janvier 2018, jour de l'entrée en vigueur de la réglementation MIF2.
Dans son édition n° 62 (Janvier-Mars 2017), la revue Analyse financière a publié le dossier « MIF2, quels impacts pour la recherche financière ? » au sein duquel s'exprime Gérard Rameix, Président de l'AMF, et Bernard Coupez, membre de son collège.
L'AMF y affirme qu'il est souhaitable que l'European Securities and Markets Authority (ESMA) entame des contacts avec les professionnels. L'enjeu est de taille puisque :
- l'ensemble de la gestion sous mandat est soumis à ce texte, et non la gestion collective, alors que très souvent ce sont les mêmes personnes qui gèrent ;
- tous les marchés (Equity et crédit) sont traités à l'identique ;
- l'attrition de la recherche est anticipée.
Le calendrier est serré. Il ne faudrait toutefois pas que, au titre de la convergence – voulue par la Commission européenne – des transpositions nationales de la directive, l'ESMA en profite pour publier, avec les prochaines Q&A actuellement rédigées, des guidances qui outrepassent le contenu du texte fondateur.
De son côté, l'AMF a publié une synthèse des réponses à sa consultation qui s'est effectuée entre le 12 septembre et le 28 octobre 2016. Les associations françaises – la SFAF en particulier – et européennes y ont largement contribué. On peut toutefois regretter que le rapport de synthèse soit essentiellement tourné vers le marché Equity et n'esquisse en aucune façon le marché crédit.
Pour poursuivre les travaux, l'AMF entend publier, courant 2017, un guide destiné à conseiller les professionnels sur la mise en œuvre des nouvelles dispositions.
Toutes les questions posées par l'application de cette Directive ne sont pas encore résolues, en particulier la question du budget de recherche non totalement dépensé (la solution du report à nouveau sur l'exercice suivant est oubliée), la notion d'accord du client sur le budget de recherche (au lieu de la notion d'information du client ex ante dans la Directive) ou encore la notion de proportionnalité dans la mise en œuvre de la Directive alors que celle-ci est reconnue par la Commission européenne dans tous ses textes.
Bien d'autres questions demeurent après cette première étape franchie et la route demeure longue avant de trouver une solution à toutes les questions. Et de l'autre côté du Channel, les Anglais avancent à grands pas.
Si, comme cela a été souligné, la recherche risque d'en pâtir - surtout celle sur les valeurs moyennes -, les coûts associés de mise en œuvre pourraient aussi conduire à une élévation des minima sur les mandats de gestion qui ne dégageraient plus une rentabilité suffisante pour ceux situés au seuil de 300 000 €. La réforme en question, jointe au niveau très bas des taux d'intérêt et à la gestion de la retraite, pourrait laisser en jachère un certain nombre de clients.
Dans la prochaine édition
Quel sera l'avenir de l'industrie de la gestion d'actifs ?
Il y aura des gagnants et des perdants dans l'univers de la gestion d'actifs au cours des prochaines années. Alors que la recherche financière aborde un autre monde avec la mise en place de MIF2 et qu'une baisse de la valeur du marché de l'analyse financière se profile, l'industrie doit s'adapter à ce nouvel environnement en prenant aussi en compte les impacts de la digitalisation.
L'édition d'Avril - juin 2017 reviendra une nouvelle fois sur ces sujets en traitant à la fois des impacts de la réglementation et de ceux des technologies. De nombreuses sociétés de gestion y apportent leur témoignage et nous avons, bien sûr, ouvert nos pages aux nouveaux acteurs qui déploient leurs activités dans les domaines du marché de conseil automatisé avec les Robo-advisors, du Big data, du Machine learning, de l'analyse prédictive, de la Blockchain, des Regtech, des outils développés grâce à l'intelligence artificielle…
À lire ou à redécouvrir : « Gestion des risques – Trouver le bon équilibre ». Janvier - mars 2017