Les 19 et 20 juin, des membres du groupe sectoriel Aéronautique-Défense-Espace et Sécurité de la SFAF, présidé par Antoine Nodet, ont visité le Salon Mondial de la Défense et de la Sécurité Eurosatory. L’édition de cette année a traduit la montée des tensions géopolitiques au niveau mondial.
Cette situation a entraîné une accélération des budgets de défense, déjà en progression (+6,8% en 2023 selon SIPRI) depuis plusieurs années. Concernant les équipements, on note à la fois le retour des plus classiques (chars et artillerie…), accompagné d’une forte poussée de l’innovation (IA, numérisation du champ de bataille et robotisation systématique).
Le point de vue de l’Etat français
Ministère des Armées et Ministère des Affaires Etrangères
Les membres de la SFAF présents lors de la visite ont bénéficié d’exposés sur la situation internationale et ses conséquences en matière de révision stratégique et de dépenses d’équipement. On recense six zones de conflits (Ukraine-Russie, Moyen-Orient et Proche-Orient, Océan Indo-Pacifique, RDC, Soudan), ainsi que des guerres civiles (Lybie…) ou situations de crise grave (Haïti). Il en résulte une progression régulière des budgets des puissances militaires, mais également une prise de conscience de nouveaux pays/clients.
L’IA a fait son apparition en masse au salon, tant dans la conception que dans la mise en œuvre des produits. La numérisation du champ de bataille et la robotisation se poursuivent, pour approcher de niveaux jamais atteints. L’utilisation de drones pour différentes missions et son corollaire, la lutte anti-drones, étaient omniprésents dans les présentations.
Ces innovations côtoient des formes plus traditionnelles (chars, artillerie, munitions…) qui font leur grand retour dans l’offre d’équipement avec une forte augmentation du nombre d’exposants et de produits présentés.
Un des enjeux majeurs est désormais la production de masse à bas coût, ce qui n’était pas une préoccupation principale précédemment. Outre la difficulté à attirer des compétences, ce point pose le problème des investissements pour une industrie fortement capitalistique face à l’inconnue de la durée des engagements des clients, d’autant plus qu’il s’agit d’un monopsone. A cela vient s’ajouter l’émergence rapide de l’ESG dans les décisions de financement des investisseurs et prêteurs.
Sur le stand intérieur de l’Armée de Terre, des militaires de l'Arme Blindée Cavalerie ont présenté en détail les capacités techniques et les doctrines d’utilisation du Jaguar, du Griffon, du Serval et du VBCI. Une présentation de l’armement du soldat avec le fusil d'assaut HK416 et les différentes versions du fusil de précision SCAR-H a suivi. Les membres présents ont pu se livrer à une simulation de tir du missile anti-aérien à courte portée Mistral et du canon CAESAR (version armée française) de 155mm à très longue portée et d’une précision extrême. Ce canon est actuellement considéré comme le meilleur de sa catégorie et sa mise en œuvre en Ukraine a entraîné une avalanche de commandes (voir le point sur KNDS plus loin dans cet article).
Canon CAESAR ©Activ’Company - Eurosatory
Ministère de l’Intérieur : « prêts pour les JO 2024 »
La BRI s’occupe du terrestre ; le GIGN (Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) de l’air et le RAID de la sécurisation de la Seine avec l’aide d’unités militaires dont le RG de la Légion Etrangère. Le RAID et le GIGN disposent de quelques véhicules en démonstration qui sont quasiment l’équivalent de véhicules de combat (valeur unitaire 350//800 000 €).
Les sociétés rencontrées
Sopra Steria
BAE
MBDA
Exail
Drone Volt
Thales
Saab
KNDS
RHEINMETALL
ARQUUS
SWARMLY
TECTIVE
ANDURIL
Hexadrone
Logic Instrument/Archos
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Rédacteurs : Jean-Paul Alaux, Frédéric Duranson, Nicolas d’Hautefeuille, Théophile Hermelin, Francine Le Callo, Antoine Nodet et Jean-Noël Nguyen