De g. à dr. : Tracey Davies, directrice exécutive - Just Share ; Nicolas J. Firzli, directeur-général - World Pensions Council (WPC) ; Greer Blizzard, manager - Just Share – Forum de Cape Town sur la Capitalisme Fiduciaire (“Changing Course”), le 11 octobre 2019.
Au cours de la dernière édition du G7 des fonds de pension, organisée notamment par le World Pension Council dirigé par Nicolas Firzli, nombre de sujets financiers majeurs ont été traités : investissement à impact social, le rôle des femmes dans les conseils d'administration, les choix d'investissement des fonds de pension et l'évolution des montants de leurs actifs, le rôle croissant des family offices…
L'édition 2019 du G7 des fonds de pension (« G7 Pensions Dialogue ») s'est tenue à Saint-Jean-de-Luz le 26 août 2019, en marge du 45e sommet du G7 (24 au 26 août 2019). Les conclusions des ateliers portant sur le co-développement, la gouvernance financière, la parité homme-femme et l'investissement à impact social ont été présentées à l'occasion de tables rondes qui se sont tenues pendant les assemblées annuelles des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international et au cours de conférences connexes organisées à Washington (14 au 18 octobre 2019).
Valerie Easmon George, administratrice, Local Government Pensions Scheme d'Islington, et Suzanne Bishopric, ancienne directrice des investissements du UN Joint Staff Pension Fund (UNJSPF), ont animé un atelier liminaire consacré au renforcement du rôle des femmes au sein des conseils d'administrations et à la tête des grandes entreprises – dans les pays en voie de développements… mais aussi « dans les pays développés, où encore beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine ! »
Michael Urban, économiste Suisse-romand du centre de recherche « Société, Transformation et Justice » de l'université d'Oxford, a traité des dernières avancées en matière d'exclusion des entreprises fortement polluantes des portefeuilles des fonds de pension et, de manière plus « radicale », des portefeuilles de prêts octroyés par les banques d'affaires de Wall Street et de la City de Londres.
Le « Miracle Australien » en matière de retraites – les actifs cumulés des fonds de pension du pays représentant environ 140 % du PNB, contre 10 % à peine pour l'Allemagne – fut l'objet de nombreux échanges, à l'heure où la France envisage de réformer son système de retraite. Nick Sherry, ancien ministre des retraites (Australian Minister for Superannuation and Corporate Law), membre du conseil d'administration de FNZ, géant de la technologie financière (« Fintech »), filiale de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDP-Q), a insisté sur le fait que « ce miracle repose sur des bases financières et actuarielles bien réelles : un système de retraite par capitalisation avec 9,5 % de contributions obligatoires, quel que soit le secteur ! »… En quelques années à peine, cette nation, dont la population est comparable à celle de la Roumanie ou de la Floride, est devenue « la troisième puissance mondiale en matière de richesse détenue par les fonds de pension, avec l'équivalent de $ 2 trillions (Dollars US). »
Jean Craven, fondateur de Barak Fund Management, l'un des principaux fonds de dette privée émergente et membre du conseil consultatif du Forum Économique de Singapour (Singapore Forum), a souligné le rôle essentiel joué par les family office en matière d'innovation financière : souvent, ce sont eux qui apportent le capital d'amorçage bien avant qu'une classe d'actifs ne devienne « à la mode », contribuant en cela à l'émergence d'un capitalisme fiduciaire – thème du Forum du Cap organisé par Just Share (11 octobre 2019).
Nicolas Firzli, directeur-général du World Pensions Council, a rappelé le rôle grandissant qu'exercent les considérations géoéconomiques dans les choix d'investissement des investisseurs institutionnels : « il s'agit là d'un phénomène essentiel, affectant toutes les classes d'actifs, y compris les marchés actions. »
Lors du Global Invest Forum de l'Agefi, organisé les 10 et 11 octobre dans le cadre de l'Invest Week Paris, des prix Women's Economic Empowerment conçus conjointement avec le World Pensions Council ont été décernés pour la première fois – récompensant notamment Ana Botin, présidente exécutive de Banco Santander.
Enfin, au cours de l'assemblée annuelle du Global Infrastructure Facility (15 octobre 2019), Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, a rappelé « le rôle essentiel des Objectifs de développement durable (ODD) , notamment le SDG11 : Sustainable Cities and Communities », permettant de déployer les politiques publiques et les investissements institutionnels à l'échelle locale.