Au mois de juin 2020, la SFAF a réalisé un sondage auprès de ses membres analystes financiers et gérants pour appréhender leur degré de connaissance sur le rapport intégré et leurs attentes. Ce travail a servi de base à la réponse à la dernière consultation de l'IIRC (International Integrated Reporting Council) qui insiste sur la sincérité des informations, la matérialité et réclame plus de détails sur les liens entre enjeux RSE et création de valeur. Explications d'Alban Eyssette, membre de la commission Analyse extra-financière de la SFAF.
L'International Integrated Reporting Council est une organisation internationale qui a publié, en 2013, un premier cadre de référence (Framework) qui posait les premiers grands principes d'un nouvel outil de communication proposé aux entreprises. Sept ans après, et alors que plusieurs centaines d'entreprises dans le monde ont adopté ce cadre, une nouvelle consultation destinée à mettre à jour ce cadre de référence a été lancée.
La commission Analyse extra-financière de la SFAF a mis en place un groupe de travail pour rédiger une réponse à cette consultation. Afin de qualifier le contexte de cette réponse, un court sondage a été réalisé entre le 3 et le 6 juillet 2020 auprès des membres de l'association pour faire un état des lieux de leur degré de connaissance du concept de rapport intégré et orienter la tonalité de notre réponse. Nous avons ainsi constaté que 82 % des répondants indiquent utiliser le rapport intégré comme source d'information et trouvent utiles les informations fournies et que 56 % des répondants demandent que les liens entre enjeux RSE et création de valeur y soient explicités.
Dans notre réponse, nous avons été particulièrement attentifs à cette dimension, ainsi qu'à la question de la matérialité . Ainsi, nous avons indiqué que les résultats obtenus (Outcomes) devaient être spécifiques à la société émettrice du rapport et que la communication devait se limiter aux éléments sur lesquels elle a un réel pouvoir de décision. Nous avons insisté sur le fait qu'analystes et gérants de fonds avaient besoin d'indicateurs, même qualitatifs, de manière à mieux évaluer l'ampleur et l'évolution des enjeux. Nous avons été particulièrement attentifs à souligner l'importance de l'objectif de sincérité auquel nous souhaiterions que les entreprises s'astreignent en veillant à ne pas présenter seulement les impacts positifs.
En conclusion, nous avons réitéré notre conviction que le rapport intégré pouvait être une opportunité pour nos professions de se refocaliser sur les caractéristiques fondamentales des entreprises. En effet, il est potentiellement une source de valeur ajoutée, s'il aide les professionnels à bien comprendre les avantages compétitifs des entreprises et comment les stratégies ESG contribuent à la création de valeur financière à long terme.
Pour en savoir plus :
- Rapport intégré 2019 de l'International Integrated Reporting Council (IIRC) « Building Consensus Towards a Global System » (7 mai 2020).
- Article « Le rapport Notat-Senard et l'analyse extra-financière », lettre électronique Analyse financière d'avril 2018
- Article « De l'analyse extra-financière à l'analyse intégrée – le cas français », lettre électronique Analyse financière de janvier 2017
Matérialité : ce qui peut avoir un impact significatif sur une entreprise, ses activités et sa capacité à créer de la valeur financière et extra-financière pour elle-même et ses parties prenantes. Une matrice de matérialité, notion issue du monde financier, vise à hiérarchiser les enjeux économiques, financiers, sociétaux et environnementaux au regard de l'ambition de l'entreprise et des attentes de ses principales parties prenantes. Source : NDLR