Près de 50 membres de la SFAF ont assisté le 11 mars dernier au webinar « Goodwill : retour à l'amortissement, retour aux fondamentaux ? » organisé par les commissions Comptabilité et Analyse financière, représentée par Jacques de Greling, Évaluation, représentée par Eric Galiègue, et Analyse extra-financière, représentée par Alban Eyssette.
Quels sont les messages à retenir de cette conférence ?
L'absence d'amortissement ne reflète pas le coût du capital investi !
En effet, une acquisition dont l'allocation du prix payé (selon le principe du Purchase Price Allocation) se traduirait par la seule comptabilisation d'un goodwill serait relutive dès le premier exercice. Toutes les acquisitions sont de bonnes affaires !
Cette question de l'amortissement du goodwill est, certes, un sujet conceptuel mais les enjeux financiers sont également très significatifs (plusieurs dizaines de millions – voire des milliards – d'euros) car sa part dans les fonds propres reste à un niveau très important (environ 48 % depuis 1997 pour le CAC40).
Le goodwill étant un actif « historique », les impairment tests pourraient apporter des informations intéressantes pour l'évaluateur qui se nourrit de l'information comptable. Cependant, ce n'est pas le cas car elles sont souvent parcellaires et pas suffisamment détaillées (i. e. la construction du taux d'actualisation).
Enfin, dans tous les cas, l'information financière doit être complétée par une information souvent appelée extra-financière pour capter tous les éléments immatériels qui ne sont pas reconnus dans le bilan de l'entreprise.
Pour conclure, les trois intervenants rappellent que le rôle de l'information comptable/financière n'est pas de donner une évaluation de l'entreprise, car c'est le job de l'évaluateur. L'évaluateur utilise l'information pour faire sa propre analyse mais, pour cela, il a besoin d'une information comptable/financière et extra-financière transparente et de qualité.