Le séminaire organisé par la fintech Particeep le 6 avril à Paris portait sur la digitalisation de la gestion d'actifs, un thème largement traité dans la dernière édition de la revue Analyse financière (Avril- juin 2017). La transformation numérique, si elle est encore peu mature dans l'Asset Management, a bel et bien démarré.
« L'industrie de la gestion d'actifs reste très BtoB, elle n'a pas embarqué investisseurs et conseillers financiers dans son processus de transformation digitale. Seuls 10 % des établissements financiers proposent une offre digitale en France aujourd'hui », déplore Jean-François Bay, CEO de Morningstar. Selon lui, l'industrie financière va vivre un big bang similaire à celui qu'a connu l'industrie automobile. Elle doit relever différents défis dans un contexte de disruption : « Il lui faudra notamment augmenter les rendements en diminuant les frais, se diversifier alors que les corrélations des classes d'actifs sont très élevées, contrôler les risques alors que les comportements court-termistes augmentent, transformer les épargnants en investisseurs dans un contexte où les taux n'ont jamais été aussi bas et les capitaux sur les produits de taux aussi élevés, redéfinir le rôle du conseiller financier alors que l'investisseur (retail) s'intéresse d'abord à son objectif financier et non aux marchés ni aux fonds ou aux Smart Beta… »
Le digital aura un impact dans quatre domaines majeurs : le conseil automatisé, l'agrégation et le management des données (Big data), la planification financière et la micro-épargne. « Le futur de la gestion d'actifs sera nécessairement digital » conclut-il en prédisant une bipolarisation de la gestion entre free beta (les ETF low cost) et high alpha (investissements dans des fonds à long terme - LTF).
Dans un environnement hyperconcurrentiel avec des contraintes réglementaires toujours plus importantes, les sociétés d'Asset Management « doivent se différencier et investir dans le commercial et le marketing, là où se trouve la valeur ajoutée » insiste Pascal Koenig, associé Industrie financière responsable de l'Asset Management, Deloitte. Passer d'une approche produits à une approche solutions implique la participation de tous : la gestion financière, qui bénéficiera d'une assistance à la fois au niveau macro et micro-économique grâce à l'analyse sémantique des rapports de gestion ; le marketing et la communication, qui pourront capter davantage de clients, mieux les cibler grâce à une meilleure connaissance des typologies et au marketing prédictif…
Dans cette activité de collecte de fonds et de distribution les fintech ont désormais un rôle à jouer. Une solution SaaS comme celle proposée par Particeep leur permet, par exemple, de créer une plateforme personnalisée pour organiser de manière dématérialisée tout le processus de souscription sur leurs produits financiers. Une interface de programmation (API) est disponible pour celles qui souhaitent développer elles-mêmes leurs solutions en s'appuyant sur des fonctionnalités métiers pré développées.
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La revue Analyse financière, dans son l'édition 63 d'avril-mai-juin 2017, se penche sur l'évolution de l'industrie de la gestion d'actifs, en lien avec l'avènement du numérique et l'utilisation de plus en plus prégnante de machines et d'algorithmes. Quels seront désormais la place et le rôle du gérant - demeurant un être humain - face au robo-advisor, au Big data, à la Blockchain, au Machine learning et à l'intelligence artificielle ? Comment doit-il s'adapter pour répondre aux besoins toujours plus personnalisés et plus spécifiques de ses clients, tout en prenant en compte un cadre réglementaire évolutif et en tenant ses promesses de résultat ?