La publication du code de Déontologie de la SFAF, renouvelé en raison des évolutions réglementaires et des nouveaux moyens de communication, a été l'occasion d'une conférence sur le thème « Les défis de l'analyste financier aujourd'hui » organisée par la commission Déontologie de la SFAF ce 26 mai 2021.
Autour d'un plateau regroupant Benoît de Juvigny, secrétaire général de l'AMF, Antonio Moreno et Anne Bellavoine, co-présidents de la commission Déontologie, Andrzej Kawalec directeur général de Moneta, Vincent Le Sann, directeur général adjoint de Portzamparc – BNPP, et Arnaud de Bresson, délégué général de Paris-Europlace, a été développée l'importance de l'indépendance de l'analyste financier dans la rédaction de ses analyses.
Il a été rappelé, en premier lieu, que l'analyse financière est un élément clé du financement de l'économie, qui est porté par les autorités européennes à travers les textes fondateurs de Capital Market Union, MiFID I et II, sans oublier Abus de marché et Transparence.
Les différents intervenants ont également rappelé la primauté de l'intérêt des clients, le respect de l'intégrité des marchés et des règles qui les gouvernent, la probité, l'équité, l'impartialité des analyses produites et la nécessité de procédures de prévention des conflits d'intérêts.
Les pressions ou intimidations, point sensible s'il en est, ont été évoquées comme pouvant émaner de l'employeur de l'analyste et aussi des émetteurs et des investisseurs.
Pour les professionnels et les émetteurs, l'AMF, généralement d'abord perçue comme un superviseur et un régulateur, a aussi un rôle de conseil, de prévention et d'accompagnement. Elle encourage la remontée des incidents et la sollicitation de ses services pour avis.
Les mauvaises pratiques ont été au cœur des échanges. Le sujet de la recherche sponsorisée, dont on attend beaucoup, surtout pour les petites et moyennes valeurs, a aussi été abordé. Les intervenants ont, bien sûr, insisté sur l'indépendance de l'analyste, rappelant que la recherche sponsorisée nécessite de bien poser les conflits d'intérêts potentiels et d'être annoncée clairement comme étant payée par l'émetteur. La pratique de cette recherche et ses modalités d'application ont été débattues, tous reconnaissant son utilité.
Au-delà des outils pratiques mis à disposition de ses membres – charte de bonnes pratiques de la recherche sponsorisée, code de déontologie –, la SFAF accompagne ses adhérents dans l'exercice quotidien de leur métier. Le premier rôle de la commission Déontologie de notre association est, en effet, de conseiller chaque membre qui lui demande son avis, qu'il s'agisse de l'application d'une règle ou d'un cas particulier, en lui garantissant la discrétion, voire l'anonymat, d'une réponse à visée opérationnelle.